Crime de l’enfance

Crime de l’enfance
Thursday 24 April 2008

Bonjour,

Laurence, 35 ans. Normale Sup (Ulm), agrégation de lettres classiques, thèse en histoire grecque, Ecole
francaise d’Athènes chercheur en histoire de la religion grecque tardive. Ai enseigné à la fac de Lille et a celle de Cambridge (GB). Une douzaine d’article et de communications a des congres.
Pas d’emploi depuis 3 ans. Vis depuis 7 ans en Grèce.

Bcp de violence a la maison. Parents ont arreté les études en 5e et 3e. Bcp de mépris et de jalousie pour
moi et mes études. Bcp de violence physique et verbales, bcp d’humiliations. D’où un surinvestissement de l’école. J’ai bcp intellectualisé les choses mais je ne les “émotionne” pas. Violences verbales plus douloureuses que physiques : ces expressions récurrentes de mon père (gendarme a la retraite) : “je vais de foutre des coups de pied dans le ventre”, “je vais te casser la tete”. Mère dépressive depuis tres tres longtemps. Je crois ne l’avoir jamais connu saine. Peut-etre schizophrène aussi : disait svt qu’elle avait des
“petites betes” dans la tete. Crises de violence frequentes dirigées contre moi, l’ainée de trois enfants. N’ai eu aucun contact avec qqe membre de ma famille que ce soit depuis dix ans.
Depuis 4 ans : dépressions, psychiatres, addiction au Stillnox (sejour a ste Anne pour desintoxication), TS
(ouvertures de veines), automutilations, dependance a l’alcool (sejour au CHU de Clermont Fd pour
desintoxication). Vu 4 psychiatres. Impossibilité de travailler.
Depuis plus de dix ans, grand interet (fascination ?) pour la Shoah, les recits des survivants et essais
historiques. Lis et relis et reregarde le film de Lanzman surtt quand je vais mal. Sous antidepressurs
depuis 4 ans. Suicide professionnel en cours. Impressions d’avoir été touchée par ma mère à
l’adolesecnce. Une scène du meme genre avec mon père à l’age de 5 ans je crois. Vers 13 ans un pretre ami de la famille se vautre sur moi. Plus tard condamné par la justice pour avoir tripoté un gamin du village.
Desolee d’ecrire en vrac, sinon je n’écrirai pas du tout.

Desolee, j’ai oublie de vous dre deux trois choses. Je precise a propos de mon interet pour la Shoah que
je n’ai aucune origine juive et que j’ai été elevée dans la religion catholique. D’autre part, mes parents ont un lien terrifiant avec l’argent : bcp de reproche de leru faire depenser trop; on n’avait le droit qu’à un yaourt aux fruits par jour (notre delice) et mes parents le soir regardaient dans la poubelle et s’ils voyaient plus de trois pots on se faisait tapoer dessus.

J’ai un peu menti tout à l’heure en vous disant que je n’avais pas vu ma famille depuis dix ans : en
decembre-janvier dernier, j’ai passé deux mois au CHU de Clermont. Par hasard et contre ma volonté, mes
parents, qui habitent tout près, sont venus me voir. J’ai pensé à une réconciliation possible, en vain. Le
plus terrible : ils sont venus me voir je crois quatre fois et la dernière fois m’ont dit que ces visites
leur avaient coute cher en carburant et qu’il fallait que je participe a ces frais : je leur ai donne vingt
euros ; ma mère a alors crié, oui crié, que ce n’était pas suffisant et qu’il fallait que je donne au moins
cinquante. J’en pleure encore. Je orécise à toute fin tuile que me parents ne sont pas du tout dans le
besoin (ils venaient meme de changer de oiture et m’ont parle de leurs prochaines vacances en Sicile
!!!).

AM: Vous vous présentez à la troisième personne – tellement vous avez peur d’être vivante. Apparemment vous obéissez à la volonté de vos parents qui ne vous voulaient pas vivante, ils sont bien plus intéressés par leur argent que par leur fille qui ne les intéresse pas du tout.

Réponse de Brigitte:

Vous racontez combien vos parents sont d’horribles criminels remplis de haine pour vous, sans la moindre empathie pour vous, même agonisante sur votre lit d’hôpital et vous ne ressentez pas un soupçon de rage d’être ainsi traitée??
Pourtant le seul médicament qui pourrait vous sauver de cet enfer c’est LA RAGE contre ces ODIEUSES personnes, plutôt que de vous nourrir des dramatiques recits des survivants de la Shoah au travers duquel vous criez que vous êtes une victime. OUI !! vous êtes réellement une victime de vos parents et vous pouvez aujourd’hui cesser de leur sacrifier votre vie en continuant à vous taire. BO