Réaliser que l’on a souffert

Réaliser que l’on a souffert
Saturday 16 September 2006

Bonjour Madame,
j’ai lu tout à fait « par hasard » votre livre « notre corps ne ment
jamais » et je peux vous dire que j’ai été vraiment « secouée »…
parce que j’ai 54 ans et il n’y a que 4/5 ans où j’ai pris conscience
des séquelles que je « trimballais » de mon enfance…
Je suis née 1ère enfant vivante d’un couple, et surtout d’une mère qui
avait perdu les 5 enfants me précédant, et mon tout premier souvenir
« conscient » de ma mère est celui d’un visage convulsé, en larmes, me
secouant en me disant « mais pourquoi tu vis, toi??? »
et seulement il y a peu de temps, j’ai pris conscience des dégats dans
mon esprit d’enfant – car je me suis dit « si ma propre mère me dit cela,
c’est que je n’ai ni n’aurai ma place en ce monde – personne ne pourra
m’aimer –  » et ma vie affective a en quelque sorte montré cela – je ne
suis pas une femme à aventures, je suis moi, Dominique, une femme
à « mariage » – c’est à dire que pour moi, la super-super-preuve d’amour
c’est de vouloir se marier avec moi …. ce que j’ai fait 3 fois !! et à
chaque fois quasiment le même scénario, mari violent
psychologiquement et physiquement.. car mon père, que j’adorais,
était violent, très punisseur sur moi, et je recevais des « dérouillées »
où, par terre, il me frappait à coups de pied en me disant « j’ai tous
les droits sur toi, droit de vie et de mort, je suis ton père. »
je vous laisse imaginer les dégats dans ma tête !!
pourtant je suis romantique, douce, très énergique à la fois, et
tendre.
Je vis évidemment seule maintenant.
Voilà – ça me fait du bien de vous avoir confié cela –
Je vous remercie d’avoir eu la patience de me lire. Merci.

Réponse de Brigitte:
Comment peut-on survivre à autant de souffrance, d’humiliation et de destruction? Il n’est pas étonnant que
vos cinq aînés n’aient pu survivre à la folie et la cruauté de vos deux parents. Pour vous protéger vous avez dû
adorer ce père si violent dans votre enfance, mais aujourd’hui cette adoration vous conduirait vers la même destruction que l’on vous a infligé jadis.
En sortant du déni de votre enfance vous aurez plus de discernement pour ne plus rencontrer des hommes qui vous font aussi mal que votre père et vous serez libre de choisir plus de douceur pour vous-même.
Merci pour cet émouvant témoignage.
BO