Oser écouter si le corps accepte la thérapie
Sunday 14 October 2007
Bonjour à vous 2,
J’ai entrepris une thérapie analytique avec une psychothérpaeute qui m’a conseillé de lire “notre corps ne ment jamais” et “l’enfant sous terreur”.
J’avais suivi auparavant une thérapie comportementale pour un énorme stress que je n’arrivais pas à gérer lors de la prise de mon premier emploi dans le domaine juridique (mauvais choix d’orientation qui a certainement un sens que je découvrirais avec l’aide de ma thérapie actuelle). C’était il y a il y a 4 ans.
J’ai suivi 15 séances et beaucoup en groupes. Le principal soucis que je rencontrais était l’impossibilité de parler à quelqu’un sans rougir et me sentir la plus nulle des nulles.
J’avais également une anxiété terrible, difficilement gérable, et je bafouillais sans pouvoir articuler tellement je craignais le jugement désapprobateur de mon interlocuteur.
Je savais qu’avoir été frappée et maltraitée verbalement par mon père avait été dur pour moi.
Cette première thérapie ne m’a pas apporté la libération que j’attendais. J’ai pourtant assisté aux thérapies en groupe 1 fois par semaine pendant 2 ans.
il s’agissait de renoncer à l’évitement et de mieux communiquer, donc d’affronter mes peurs des gens.
La pensée positive était appliquée : j’ai appris à ne plus me voir en victime, à positiver dès qu’un sentiment néfaste pour mon bien être apparaît…bref à ne pas écouter mon enfant intérieur.
Je sentais que ça n’était pas adéquat : j’avais appris à ne plus être moi même et à surtout en plus mettre d’affects et prendre beaucoup de recul. C’était la clé.
Alors que je pensais aller bien quand même (mieux toujours, ça c’était évident) et conservais l’idée que ça venait de moi de ne pouvoir mener à bien cette première thérapie, j’ai continué à vivre comme ça.
Mais la peur des autres était continuelle.
Puis, une fois ma mère m’a dit que “c’était fini, que ce ne serait plus jamais pareil” et là, tout a basculé. C’était il y a 2 ans, à l’issue de la thérapie. Je décidais de partir du Canada, là où elle vit avec mon père, ma soeur et mon frère.J’ai alors retrouvé toutes mes peurs aigues et cette forte instabilité qui me suit toujours.
En juin de cette année, alors que j’attendais mon premier bébé, j’ai dû interrompre ma grossesse à 5 mois 1/2 à cause d’un lourd handycap chez mon bébé (un spina bifida associé au syndrome d’Arnold Chiari). C’était une petite fille.
J’ai dû accoucher normallement et ça a provoqué de terrifiantes choses en moi comme vous pouvez l’imaginez.
Les médecins ont interrompu sa vie avant l’expulsion et je suis restée avec mon bébé mort 12h00 dans le ventre.
J’avais de terribles angoisses avant que ça se passe et pendant.
Mais alors après, ça a été terrible.
Je me suis retrouvée dans un état de néant, d’angoisse profond et de mort dans mes rêves.
Depuis, je n’ai pas passé une nuit paisible.
Heureusement, j’ai eu la chance d’être mise en relation avec cette psychothérapeute qui applique uns méthode que je recherchais : revivre les traumas de mon enfance.
J’ai lu d’autres livres et j’ai compris votre chemin directeur.
Je me sens tellement proche de tout ça.
Cette psy me permet d’ailleurs de comprendre les signes que je relève et je peux m’approcher de ma vérité. Elle était bien loin ma vérité et je sais que je ne suis qu’au début.
Je vous écris car depuis que je la vois, mes terreurs noctures ont redoublées. C’est très dur psychiquement.
Une fois j’ai été obligée de me dire “non, je n’en ferais pas cette nuit” et ça a marché. mais alors, je savais que je m’écartais de ma vérité et je ne veux pas. je veux m’en sortir, je veux VIVRE.
Pendant ces nuits, c’est la mort et la folie que je vois sur les visages des gens. J’ai raconté des rêves marquants à ma psy qui a pu les interprèter avec moi.
Je me projette sur la fille que je n’ai pas eue et c’est terrifiant. Je la vois folle et cette mère folle avec qui la maltraite. mon père me maltraitait mais j’ai eu beaucoup plus de mal à voir la maltraitance chez ma mère. Je commence d’ailleurs avec l’aide de ma psy.
Mon ami me raconte le lendemain de la nuit, les propos que je tenais au milieu de la nuit. C’est effrayant et je m’en rappèle parfois, parfois non. Souvent, j’ai peur de quelque chose qui est dans ma chambre : un homme, des araignées ou des chats sauvages. Bien sûr ces éléemtns sont fous et je me sens démunie, comme folle aussi face à ça. Je me lève d’un bond de mon lit et j’ai très peur. je lui demande de l’aide. Je me rapelle alors combien je croayis que c’était la fin de ma vie à ce moment là.
Je souhaiterais savoir si c’est positif pour moi de vivre dans ces angoisses nocturnes depuis 4 mois 1/2, si c’est normal qu’elles se ravivent au plus je rencontre ma psy et pourquoi. Surtout si c’est positif et ce vers quoi ça m’amène. je me demande. J’ai peur d’en être submergée, c’est dur à gérer.
Je vous serais très reconnaissante de bien vouloir me répondre et je vous en remerice à l’avance.
Réponse de Brigitte:
Effectivement il y a de plus en plus de thérapies à “la recherche du trauma” et cette approche peut paraître très séduisante car c’est l’endroit semble-t-il idéal pour découvrir le monde des émotions que nous avons été obligé d’annuler dans notre enfance.
On peut passer beaucoup de temps à rechercher les traumas refoulés sans jamais toucher à l’essentiel “les parents”, d’ailleurs vous voyez bien qu’intellectuellement vous semblez contente d’avoir trouvé une bonne thérapeute mais émotionnellement ça vous tourmente terriblement. C’est peut être le moment pour vous d’écouter vraiment le langage de votre corps pour savoir si l’ex petite fille que vous étiez se sent en sécurité dans ce lieu??. BO