Rester dans l’impuissance
Thursday 04 December 2008
Bonjour Mesdames,
j’ai découvert le livre d’Alice Miller ¨la connaissance interdite¨ et cela m’a vraiment interpellée, j’en ai pleuré pendant 2 semaines. Ensuite, j’ai lu quelques autres de ses ouvrages et cela me rejoint vraiment toujours. Je n’ai pas subbit beaucoup d’agression physique dans mon enfance. Je sais que ma souffrance vient plutôt du manque d’affection, du manque de considération, d’attention… Je ne me suis jamais sentie appréciée sauf lorsque je faisais des bons coups (meilleure en classe ou autre). Mes parents auraient voulus que je sois un garçon, que je sois docile comme ma soeur, etc. Ce manque d’amour, d’affection, la froideur de mes parents, leur manque de courage, de force, de volonté, de clarté, leur lâcheté à me défendre lorsque j’en avais besoin. Tous ces manques… m’ont rendu dépendante. Voilà où se situe mon problème, mon patern qui me suit depuis mon tout jeune âge. J’ai toujours l’impression de me ramasser seule au monde et cela m’est insuportable. Je cherche constamment l’approbation des autres, je me sens intéressante lorsque les autres me disent que je le suis.Dernièrement, j’ai déménagé, changé de milieu de vie parce que je ne me sentais pas appréciée où j’étais. J’avais une belle carrière, mes clients m’aimaient beaucoup… mais seulement de mon côté professionnel. Je n’ai pas de véritable ami(e). Seulement des gens qui m’aiment bien! J’avais fait le tour des relations qui m’entouraient. Mon seul ami est le père de mon enfant. Dernièrement, il a amené l’idée qu’on se sépare… notre relation était dans un cul de sac comme il dit. Je suis d’accord avec lui. Je dois prendre de l’autonomie, mettre les 2 pieds dans le monde des adultes… me voir telle que je suis. Je suis trop dans son ombre et c’est vrai. Je suis derrière lui, je ne suis pas à l’avant plan dans ma vie. Je suis derrière et je répète, j’aquiesce ses propos. Je n’ai pas vraiment de réflexion personnelle face à la vie. Je trouve que nous avons une belle relation… la possibilité de revenir ensemble est possible mais dans d’autres conditions… En tant qu’individu pleinement solide et indépendant dans leur vie. Sinon, nous avons un enfant qui nous unis et beaucoup d’intérêts en commun alors… c’est mon ami! J’en suis là dans ma vie, je me retrouve seule encore une fois et je sens que j’ai de la difficulté à m’accepter telle que je suis. Je me sens coupable de ne pas être forte! Maintenant que nous prenons nos distances, histoire de vivre chacun nos vies indépendamment l’un de l’autre (ce qui est très sain en soi et qui devrait faire partie de toute relation = autonomie personnelle d’abbord)… maintenant que je ne suis plus ¨¨sa blonde¨¨. Je me sens seule au monde. Mon monde s’écroule. Je veux me sortir de ce patern parce que je sais que ce sentiment prend de l’ampleur… Je fais même de l’angoisse, de la panique un peu. J’en ai des douleurs dans le ventre, sous la poitrine. J’ai la conviction que si je ne me sors pas de cette habitude à m’accrocher à l’approbation des autres… mon vide grossira sans cesse jusqu’à ce qu’il me soit insupportable. Je ne peux pas avoir envie de vivre étant donné que ma vie je la laisse entre les mains de tous et chacun. Cet ami me parle de l’importance d’être solide chacun de notre côté si on veut réussir à rester en relation, à enfin être en vraie relation. Chacun dans nos chemins personnels, partagés une vie commune en restant indépendant, pleinement conscient de notre valeur personnelle. Je suis d’accord avec lui. Je comprend bien ses propos… dans ma tête et mon coeur me dit ¨¨oui¨¨ aussi. Mais quand je me retrouve seule avec moi-même, mes sentiments sont lourds de tristesse et de vide. Toute relation commence avec soi-même. J’ai un deuil à faire, je suis une personne pleine de capacité, de talents, je suis super dans le FAIRE et non dans le ÊTRE. J’ai cessé de travailler, je me rendais compte que je le faisais beaucoup pour le prestige que cela me donnait. Je veux faire les choses parce que c’est vraiment ce dont j’ai besoin… ce que je suis. Je ne sais pas trop ce que je ferai prochainement… retour aux études, au travail ou rester à la maison… Oui, je sais que nous avons besoin d’être en relation, dans la vie et je ne veux pas me couper… mais j’ai besoin d’être bien avec moi d’abbord. C’Est cette étape que je saute toujours. Je ne me connais pas bien. Je m’ennuie seule avec moi-même. Je m’accroche à mes relations, à mon rôle de mère, etc. Je ne m’accroche pas à moi. JE sais que cette boule d’angoisse va revenir de plus en plus forte si je ne me sort pas de ce patern. Dans la vie, on est finalement toujours seule au monde et je veux arriver à être bien seule avec moi-même. Je ne peux et ne veux plus passer tout droit, je ne veux plus sauter d’étape… recommencer une autre histoire d’amour, un autre travail ou autre chose qui me valorise et me fait sentir importante aux yeux des autres encore une fois. Je veux être importante pour moi en premier. Comment faire? JE cherche des psychothérapeutes, c’est tout un monde… En même temps je sais que c’est moi seule qui fera le travail… Je me sens seule avec ma détresse, c’est ce que j’ai besoin de ressentir je pense, ressentir cette solitude et bien vivre avec, mais quand même… Comment trouver l’aide appropriée. Avec des thérapeutes qui utilisent l’approche humaniste, l’hypnose, le guestal thérapie, le PNL ou autres techniques ? J’aimerais qu’il y ait une Alice Miller dans le coin parce que je sais au fond de moi que ce patern, cette dépendance affective, cette approbation de mon père que je cherche dans toute mes relations… c’est là où se situe mon blocage, j’en suis convaincue… dans ce manque d’amour de mon enfance. Je crois de plus en plus à un amour libre… que le seul vrai amour est celui où on aime parce qu’on se sent apprécier et libre d’être ce qu’on est. Libre de partir ou de rester… Je ne voulais tellement pas que le père de mon enfant me quitte, c’est le plus gros deuil que j’ai à faire après celui d’accepter de me voir telle que je suis (moins forte et indépendante que je le croyais). Il a soif de liberté, il a compris profondément que dans cette liberté, il aime. Quand il se sent étouffé, il veut partir. Je le comprends, je comprend que notre relation ne peut plus grandir si je reste dans ses empreintes. Je dois m’approprier ma vie. JE sens le besoin d’être guidée dans cette voie. Désolée pour la longueur de ma lettre, je me répète un peu… vous pouvez la condenser si cela vous est possible. Merci de me publier sur votre site internet ou de me répondre personnellement. Cela me guidera peut-être. Je me sens vraiment perdue dans tout ça. Auriez-vous quelques suggestions? Merci à vous.
Réponse de Brigitte:
Votre enfance si désertique affectivement est le reflet aujourd’hui de votre carence émotionnelle face à votre impuissance de réagir comme vous le souhaiteriez.
Vous parlez beaucoup de dépendance à l’autre comme un enfermement et d’indépendance comme une liberté. Apparemment vous semblez être surtout dépendante de la souffrance de votre isolement, celle où vos parents vous ont enfermé à double tour pour ne pas les déranger dans leur vie bien tranquille. Vous continuez gentiment à les écouter en restant bien raisonnable et compréhensive dans cette séparation avec votre compagnon.
Votre indépendance vous la trouverez quand vous oserez ressentir vos émotions que vous maintenez toujours supprimées, où est LA RAGE d’avoir été ainsi traitée par vos parents??? BO
Merci beaucoup pour votre réponse, j’apprécie que vous preniez ce temps pour moi, j’aimerais que vous m’éclairiez sur quelque chose encore une fois…Vos propos me permettent de continuer mes réflexions. Ça me fait du bien! J’ai une question: Je ne saisis pas très bien ce que vous voulez dire par ces paroles : « »vous semblez être surtout dépendante de la souffrance de votre isolement » »Voulez-vous dire que vous croyez que je fais exprès pour m’enfermer dans la solitude?
Réponse de Brigitte:
Quand je parle de dépendance à la souffrance de votre isolement, il s’agit bien sur de la souffrance de la petite fille qui était totalement seule, incomprise et très mal-aimée de ses parents. Elle était obligée de rester seule avec son incompréhension et son désamour, elle n’avait pas le choix, c’était le seul refuge qu’elle avait trouvé pour y prendre sa sécurité. Aujourd’hui vous continuez à vivre dans la prison de vos parents, pour ne pas SENTIR la DOULEUR de cet isolement et vous courrez derrière l’approbation, la reconnaissance et l’appréciation des autres. Vos parents ont tué la vie en vous, c’est suffisant pour s’enrager contre eux. BO