Vouloir comprendre les parents et rester dans la culpabilité
Thursday 31 July 2008
Bonjour,
Je suis une jeune femme de 40 ans. Je suis la mère de 2 garçons de 11 ans et 3 ans.
Toute mon enfance a été bercée par la main mise de mes parents, mais surtout par ma mère qui m’a vampirisée. Cette mère ne me désirait pas vraiment et dès ma naissance me traitait de sale gamine, parce que je ne voulais pas de son lait.
Très vite par son comportement méprisant, je me suis sentie abandonnée. Elle me traitait d’illettrée, d’anormale, de bouée et ne m’appelait pas par mon prénom Chantal mais par des noms de fauves comme « panthère ».
Petit à petit, j’ai commencé à me renfermer sur moi-même et à être angoissée. Je mangeais du sable à la cuiller, des chicklets trouvés parterre, et je ne mangeais pas ce que ma mère me préparait.
Vers les 5-6 ans, je demandais à ma mère de m’amener à l’école mais elle a toujours refusé ce qui a eu pour effet de me déstabiliser davantage. Et après plusieurs années, j’ai eu une infection dans les intestins (vers les 10 ans). Mon père était défaillant car il restait toujours passif et ne disait rien, car aussi vampirisé par ma mère.
Je pense que j’ai toujours essayé de survivre. A l’âge de 33 ans, j’ai fait une psychothérapie de couple et j’ai découvert la personnalité de ma mère, ce qui a provoqué une coupure dans mes relations avec ma mère, coupure qui s’est amplifiée de manière plus nette depuis la naissance de mon 2ème fils Luc en mars 2005. Depuis cet événement où ma mère a refusé de voir notre 2ème fils, je ne la revois plus du tout car elle nie l’existence même de Luc alors qu’elle s’occupait volontiers de Gabriel, né en 1997. Je me suis rendue compte que chaque fois que je voyais ma mère, je développais un eczéma sur le genou et les paupières.
J’ai dit à ma mère que chaque fois que je la voyais, elle me rendait malade. Ainsi, et si je la vois par hasard (elle habite à 20 km . de chez moi), elle ne me dit ni bonjour ni au revoir. De ce fait, je n’ai plus de plaisir à la voir, mais aujourd’hui, cette situation me fait souffrir.
Mon mari a pu constater que à chaque rencontre, elle ne nous écoutait pas ou entendait ce qui lui convenait le mieux. C’était un dialogue de sourd.
Je fais encore aujourd’hui des crises de boulimie et depuis ma première psychothérapie, je me bloque le dos et j’ai toujours mal au dos. Je suis bien suivie par des thérapeutes (chiro, ostéo, médecine douce, acupuncture, kinésiologie etc..), mais les effets ne sont que provisoires car il n’y a pas de rémission totale à ce jour.
Je suis consciente que ma mère a été rejetée (renvoyé de chez elle à 13 ans car ses parents ne pouvaient plus l’élever). Ses parents l’ont laissée sans prendre de ses nouvelles jusqu’à la réussite de son CFC de cuisinière.
Les thérapeutes ne m’ont pas expliqué les causes de la maltraitance que m’a infligé ma mère.
Pourriez-vous m’aider à ce sujet et me donner des explications mais surtout des pistes pour m’aider à surmonter ces angoisses et cette culpabilité qui m’envahit et qui m’empêche de vivre normalement (je ne dors bien que deux nuits par semaine) ?
Merci par avance de vos précieuses informations.
Réponse de Brigitte:
Vous dites que votre mère a refusé de voir votre deuxième fils, qu’elle ne vous salue pas dans la rue et que quand elle vous parle, elle ne daigne même pas vous écouter. Après avoir été vampirisée, humiliée, méprisée, abandonnée au moment où vous en aviez le plus besoin, C’EST VOUS qui devriez refuser qu’elle voit ses petits enfants, C’EST VOUS qui ne devriez plus la saluer dans la rue et C’EST VOUS qui ne devriez plus vous soumettre à son mépris en lui parlant!!!!!
Plus vous voudrez comprendre les raisons pour lesquelles elle vous a traitée ainsi, plus vous resterez dans cette culpabilité dans laquelle vous êtes complètement emprisonnée aujourd’hui. C’est dans cette prison que votre rage est enfermée, vous pouvez la contempler autant de temps que vous voulez et supporter la méchanceté de votre mère ou vous pouvez la laisser sortir et retrouver enfin votre liberté. Vos enfants sont encore jeunes, il est temps pour eux de rencontrer une mère libre de ses vampires. BO
Chère Madame,
Merci pour votre message qui m’éclaire sur la situation difficile que je
traverse actuellement.
Quand vous dites que je reste dans cette culpabilité dans laquelle je suis
complètement enfermée aujourd’hui, pensez-vous que je devrais passer le cap
en pardonnant et ainsi me libérer de ce poids de cette culpabilité ? Le
pardon me mènera–t-il à cette libération ?
Je sais que je vous sollicite encore, mais vous m’êtes d’une grande aide
dans ce parcours de reconstruction de ma personnalité.
Dans l’attente de vos nouvelles, je vous souhaite une belle journée.
Bien cordialement.
Réponse de Brigitte:
Si vous voulez continuer à avoir de l’eczéma sur le genou et les paupières, avoir des crises de boulimie, mal au dos, des angoisses et ne dormir que deux nuits par semaine, alors vous pouvez pardonner. Dans le cas contraire vous pouvez vous enrager d’avoir été traitée avec autant de cruauté. BO