Où sont les limites du supportable? (suite)

Où sont les limites du supportable? (suite)
Saturday 29 March 2008

je comprends bien ce que vous voulez dire par là…je concois bien ce que vous entendez…je sais que j’ai beaucoup de haine envers ma mére, mais il s’agit essentiellement de la mére de mon enfance qui n’a pas été présente.au jourd’hui le dialogue s’est ouvert nous pouvons nous dire les choses comme nous les ressentons même si parfois il est difficile pour l’une l’autre d’entendre ce que l’autre à à dire…je pense pouvoir faire la part des choses à ce niveau la…je ne vous apprendrai rien dans le fait qu’on ait toujours en soi une part de haine et d’amour…et c’est vrai je sais que j’ai cette haine à evacuer mais dans l’ici et maintenant je dois aussi reconnaitre sinon ce serait malhonnête que ma mére est la seule personne qui ne m’ait jamais lachée depuis l’anorexie…tous les autres membres de ma famille se sont effacés, incapables d’entendre la souffrance, j’ai toujours eu à les rassurer, à appaiser leurs angoisses et donc cacher ma souffrance, et mes angoisses…ma mére a été la seule à toujours répondre : certes pas toujours de facon adaptée mais qu’y a t-il de pire que l’indifférence, le mépris de sa souffrance de la part de ses proches quand on les interpelle parce que l’on a mal…je pense que la haine vis à vis de ma mére ne doit pas lui étre exprimée directement mais bien plus via la thérapie…
mais il est certain aussi que la culpabilité et la peur nous poussent à aller a l’encontre de nos sentiments vrais…
je vous remercie de prendre le temps de me lire de partager vos impressions avec moi
bien a vous

Réponse de Brigitte:

Vos propos sont exactement le reflet de ce que l’on entend en général dans le courant de la thérapie et qui ne peut pas marcher, la preuve puisque vous souffrez toujours de vos troubles alimentaires.
Vous avez terriblement souffert enfant des tortures infligées par votre mère quand elle vous a abandonné à la naissance en tant que fille. Vous avez été jusqu’à déclarer un eczéma pour lui éviter de toucher la petite fille qu’elle ne voulait pas mais aussi pour vous protéger parce que vous sentiez très bien que dans son rejet vous étiez menacée.
Cela n’a pas suffit à lui rendre le sourire, puisqu’elle vous faisait encore plus mal dans vos soins de la peau.
L’eczéma est devenu votre système de protection inconscient, parce que de cette façon on ne vous approchait pas et vous ne preniez pas le risque d’être rejetée, ce qui vous évitait sans doute de raviver votre grande blessure d’abandon.

Pour nier toujours plus votre souffrance, elle vous a torturé avec des piqûres de gaz dans l’anus et des régimes alimentaire draconiens ce qui a fini par vous convaincre que c’était bien vous qui aviez un problème et pas elle.

Pour pouvoir guérir de ces blessures vous devez donner à cette petite fille toute la compréhension et l’empathie qu’elle n’a JAMAIS reçue. Pour cela elle a besoin de ressentir toute cette haine tout à fait justifiée qu’elle a accumulée depuis tant d’années et qui est en vous encore aujourd’hui. Si votre mère est là pour vous soutenir dans votre maladie, vous ne pouvez pas être libre d’atteindre tous vos vrais sentiments, ils resteront parasités par sa “bienveillance” qu’elle semble vous donner aujourd’hui.

Vous pourrez sortir de cette prison de l’anorexie en osant regarder en face les personnes qui vous y ont enfermée et pour cela vous avez besoin d’un thérapeute qui ne vous mène pas dans le piège et la confusion des propos “sur la maman d’aujourd’hui” parce que c’est la mère d’hier qui vous a empêchée de vivre libre et aujourd’hui il faut OSER la voir enfin puisque les racines de l’anorexie sont directement liées à ELLE. Si on le nie, on peut garder cette maladie à vie. BO