La résilience

La résilience
Friday 10 November 2006

Je suis particulièrement indigné par les propos de Boris Cyrulnik et d’
autres tout aussi populaire tel Marcel Ruffo sur la résilience, je
pense qu’il est particulièrement désolant de constater que des personnes qui sont impliquées de manière si concrète qui côtoient par leur métier des enfants maltraités au quotidien en arrivent a induire en erreur les gens qui se posent des questions et qui malheureusement se laisse aveugler.

Ces personnes qui font malheureusement autorité de par leur position
très médiatisée nient de façon alarmante des faits désormais indéniable et largement démontrés par le vécu et l’expérience, leurs hypothèses ont pour conséquences de maintenir la population dans l’immobilisme, puisque les enfants on tous cette capacité à surmonter les pires violences et a devenir résilient à quoi bon remettre en question la brutalité éducative puisque si peu applique la répétition transgénérationelle ou est la nécessité de s’alarmer , il est déjà extrêmement difficile pour les gens de prendre conscience de l’absurdité et de la contradiction évidente qu’il y a frapper
les enfants en prétendant les aimer , de tels propos ne peuvent
qu’encourager les parents à ne pas se remettre en question.

J’ai subi dans l’enfance le rejet les coups j’ai assisté impuissant aux
correction à la ceinture infligée à mon frère ainé, mon père frappant
jusqu’à l’épuisement ma mère n’intervenant que quand elle estimait que la correction était suffisante, nous avons été éduqué dans un respect absolu des parents et de leur autorité, il était presque inscris en nous, que la chose la plus inacceptable est un enfant qui se dresse contre ses parents, il nous disait que nous serions reconnaissant plus tard d’une telle éducation.

Personne ne nous avais jamais dit que c’était anormal, grave, au
contraire les autres familles agissait de même et pire, évidemment l’adolescence à porté les fruits d’une telle éducation, j’ai appris très tôt à détesté le monde, son injustice, sa violence, je n’avais aucune confiance en moi , je me sentais brisé, j’avais des difficultés scolaires mon esprit comme affaiblit semblait incapable de comprendre ce qu’on m’enseignait, j’étais dégouté de la vie et je me suis précipité dans la drogue, la encore ils m’ont culpabilisé de les faire souffrir par la honte qu’il y avait à avoir un héroïnomane dans la famille.

Ce n’est que des années plus tard que j’ai pressenti les liens qui
existaient entre mon enfance et le processus d’auto destruction que
j’avais adopté, j’ai entamé plusieurs thérapies par lesquelles j’ai pu établir de manière distincte les liens entre les brutalités de mon enfance et mon mode de fonctionnement, je suis un farouche opposant aux châtiments corporels, quand ma petite fille est née tout est devenu encore plus clair je ne parvenais pas à comprendre comment ont pouvais frappé des enfants, si je n’avais pas établis ces liens par la thérapie j’aurais battu mon enfant car jusqu’à un certain âge je trouvais l’éducation que j’avais reçue idéale, les valeurs qui m’avait été transmises exceptionnelles, j’étais convaincu d’avoir mérité les coups et de n’avoir apporté que du tort et des déceptions à mes parents.

Mon frère d’ailleurs qui lui ne s’est pas drogué et n’ a jamais remis
en question l’éducation qu’il a reçue à instauré pour ses enfants un
régime fasciste pire que celui que nous avons vécu quand nous étions enfants même si il frappe moins souvent, les crises incontrôlables ou il est incapables de se dominer sont très violentes et quand il frappe c’est de manière extrêmement brutale, j’ai vainement tenté de lui ouvrir les yeux ca a été impossible il refuse catégoriquement de voir la réalité, mes neveux viennent très souvent chez moi et je leur sers de témoin lucide je les instruits sur les mécanismes de la maltraitance je leur dit clairement que ce qu’ils vivent est pure injustice et chez moi ils se soulagent laissent sortir toute la haine qu’ils ont accumulé contre leur parents car il s’agit de véritable haine, je leur dit que ces sentiments sont normaux et je les laissent exprimer chez moi toute leur colère, quelques fois ils pleurent, je les conseilles sur la façon de mettre leurs parents face à l’absurdité de leur comportement et quelques fois cela fonctionnent pour un temps, mais ce que je fais me semble tellement insuffisant, mais si j’interviens à un autre niveau je sais qu’il m’empêcherons de voir mes neveux et là ils n’auront plus personne pour les aider et les guider.

Alors quand j’entends les discours de Cyrulnik et Ruffo ça me
scandalise je trouve ça lamentable, affligeant. La maltraitance ordinaire qu’ils ne font pas entrer dans leur statistique quand ils balancent leurs chiffres incomplets dans les média, elle existe je l’ai vécue, des milliers de gens la vivent et la reproduisent, mes neveux la vivent, d’autres enfants dans mon entourage la vivent et tous les toxicomanes que j’ai côtoyer et qui sont mort aujourd’hui l’ont vécue.

Des hypothèses aussi simplistes et embryonnaires de la part de gens qui
se présente comme des autorités en matière d’enfance et qui ont une telle influence dans les médias sont tout simplement scandaleuses, ils
minimisent la souffrance de milliers d’enfants destinés pour une très grosse partie à entrer dans la spirale de la violence de la souffrance de l’auto destruction, quelques fois les conséquences de ces maltraitances ne se révèlent qu’a l’approche de la quarantaine ou après sous forme de crise d’angoisse insupportable ou de dépression inexplicable qui ne trouvent aucune explication dans le passé récent ou dans le présent des
personnes.
Alors comment font –ils a savoir que ces enfants sont totalement
résilients les suivent-ils toutes leur vie ?

FP

AM: Je vous remercie beaucoup de votre lettre. Tout ce que vous écrivez ici est absolument logique et – malheureusement – très rarement perçu par le grand public. On avale volontiers ce que les médias nous présentent car ils nous laissent vivre dans l’aveuglement et de cette façon nous pouvons continuer d’utiliser l’éducation criminelle de nos parents dans la conviction que les enfants peuvent y survivre grâce à leur résilience. L’exemple de votre frère est très illuminant. Je vous félicite d’avoir développé cette grande lucidité après la phase de la toxicomanie. Si vous voulez participer dans notre service SOS téléphonique en renseignant les pères violents avant de passer à l’acte écrivez-nous SVP.

Réponse de Brigitte:
Votre témoignage est tellement limpide et plein de bon sens et votre indignation est tout à fait justifiée. Effectivement il est totalement insensé et dangereux de rester dans cet aveuglement en nous anesthésiant par des statistiques très rassurantes. Ca arrange tout le monde de savoir que l’éducation basée sur des principes soldatesques pour obtenir l’obéissance n’a aucune conséquence sur le futur si ce n’est que faire des éloges aux parents maltraitant en guise de remerciements comme le prétendait votre père. Votre histoire d’enfant est pourtant le reflet même de ce qui se passe encore aujourd’hui dans les familles, le cas de votre frère le confirme très bien et cet état de fait est encore nié et ignoré par les sommités médiatiques qui prétendent être des défenseurs de la petite enfance.
Ont-ils sans doute peur de remettre en cause le comportement de leur parent et ceux qu’ils ont infligé à leurs enfants?
BO