Je veux m’en sortir sans toucher à ma famille

Je veux m’en sortir sans toucher à ma famille
Monday 15 December 2008

Bonjour Brigitte,

J’ai lu votre réponse comme une évidence. Puis avec le temps, même en la relisant régulièrement, je me suis encore perdue. Je n’arrive pas à prendre contact avec la petite fille que j’ai été et que je suis toujours. Je n’y arrive pas parce que dès que je repense à cette période de ma vie avec mes parents, j’ai honte, j’ai honte de moi, de mon corps, j’ai honte d’avoir été maltraitée. Je reste avec mon cou comme pris dans une tenaille depuis de nombreuses années mais je n’arrive pas à reconnaître la souffrance endurée pendant les séances de lecture avec mon père.

J’ai lu la nouvelle édition du “Drame de l’enfant doué” et à chaque page, j’ai pensé “oui c’est ça, oui c’est vrai”, tout était évident et pourtant, je reste dans ma prison afin de protéger mes parents et ma famille. Je me fais l’effet de quelqu’un qui jure avec les doigts croisés dans le dos, je comprends avec mon intellect pourquoi je ne vais pas bien mais au fond de moi, je dis à ma famille: “je vous critique parce que la psy a dit que c’était bien mais en fait, c’est juste pour lui faire plaisir”. J’essaie toujours de ménager la chèvre et le choux, je veux m’en sortir mais sans toucher à ma famille. Je ne sais pas comment sortir de cette attitude qui est comme une seconde nature, comme un réflexe.

Cordialement,
AM: Vous n’êtes pas la seule qui pense comme ça mais vous êtes par contre très honnête et consciente de votre peur. Votre peur de mettre en cause votre famille témoigne de la nécessité de le faire quand-même.

Réponse de Brigitte:

C’est compréhensible, qu’aujourd’hui encore vous soyez prise dans la peur que l’on vous coupe le cou avec cette grande tenaille si vous osez reconnaître que vous avez terriblement souffert de la cruauté de votre père. BO