Métier d’éducateur

Métier d’éducateur
Sunday 25 January 2009

Bonjour, bonjour,

Je travaille comme éducateur dans un foyer qui accueille des enfants maltraités en Suisse dans le canton de Genève.

Je m’interroge souvent et je pense avec sincérité sur les méthodes, principes, pistes éducatives à adopter auprès des enfants qui résident au sein de notre foyer. Ces enfants ont subit pour la plupart de profondes maltraitances négligences et autres sévices. Nous devons pour un temps avoir une posture éducative auprès de ces enfants, et je cherche toujours au minimum à être respectueux envers “ces enfants blessés”. Nous sommes bien clair que nous n’employons jamais le recours à des punitions corporelles quelles quelles soit. Mais après avoir lu les lettres, et autres articles (mais pas vos encore vos livres) je m’interroge sur des notions tels que “éduquer c’est frustré” du pédiatre psychanalyste Aldo Naouri ou encore sur les manières de réagir lorsque un enfant ne réagit pas et n’écoute aucune de nos demandes. Même pour des choses simples, prendre sa douche, se brosser les dents ou parfois plus complexe ne pas taper les autres. Il nous arrive de crier ce qui me paraît être aussi une forme de violence. Peut-on sanctionner, quels types de sanctions ou de réparations peut-on appliquer? Est-ce que éduquer c’est faire preuve d’un autorité bienveillante? Ce sont des questions très précises mais auqelles il est parfois tellement difficile de trouver une réponse…Je sais que ce sont des questions récurrentes mais peut-être qu’à la lumière de vos travaux, vous pouvez m’apporter un peu de matière pour alimenter ma réflexion. Et répondre de façon plus précise aux besoins de ces enfants? D’avance merci pour votre éventuels réponses
Réponse de Brigitte:

Il est vrai que votre métier demande d’accompagner des enfants endommagés par les maltraitances parentales à grandir au mieux ensuite dans la société et avec eux-mêmes. C’est une tâche qui s’avèrera très difficile voire impossible si l’on s’obstine à vouloir le “rééduquer” par des pédagogies même les plus respectueuses sans qu’il ait la possibilité de parler des mauvais traitements qu’il a reçus et qu’un témoin lucide en face comprenne ses douleurs et s’indigne de la cruauté de ses parents sans les épargner. Pour sortir du monde de la violence dans lequel on l’a enfermé, il n’y a pas d’autre moyen que de l’identifier comme telle et d’en démontrer ses ravages.
Pour vous soutenir dans l’accomplissement de votre travail que vous prenez avec beaucoup de sérieux et d’espérance vous pouvez lire également le dernier livre d’Olivier Maurel “Oui la nature humaine est bonne” aux éditions Robert Laffont qui sans aucun doute renforcera votre volonté d’aider ces enfants en grande détresse.Bonne continuation à vous. BO