L’absence d’émotion

L’absence d’émotion
Friday 12 October 2007

Chère Alice Miller,

Je lis vos ouvrages depuis de nombreuses années et je vous remercie pour votre travail.
J’ai consulté un psychiatre pendant quelques années et cela ne m’a pas aidée.
C’est avec un psychologue que j’ai découvert que je souffre de dissociation, ce qui me
coupe complètement de mes émotions. Ainsi quand je lisais vos livres, j’en comprenais
intellectuellement le sens, mais pas émotionnellement. Je restais prisonnière de graves
dépressions et me sentais coupable, car je niais mon ressenti.
Est-ce que vous pourriez me dire si la dissociation est quelque chose de fréquent suite
à de mauvais traitements et si on peut en guérir?

Je vous remercie pour votre aide.

Réponse de Brigitte:

C’est 95% de la planète qui souffre de dissociation, vous pouvez le constater vous-même en vous promenant dans la rue ou encore en regardant le journal du 20h qui vous annonce n’importe quel fait divers des plus épouvantables sans faire aucune connection avec les traitements reçus dans l’enfance. Faut il être totalement dissocié de nous même pour croire qu’une mère peut tuer son bébé seulement parce qu’elle a perdu pied, ou qu’une institutrice distribue des coups violents à ses élèves parce qu’elle n’a pas supporté sa mutation.
Dès lors que nous sommes sanctionnés dans nos réactions d’enfant, nous nous coupons de ce que nous ressentons et de ce que nous sommes vraiment. C’est en découvrant les mauvais traitements que vous avez reçus que vous pourrez sentir la rage d’avoir été aussi abîmé. Ne vous laissez pas enfermer dans une étiquette de « dissociation », vous pouvez récupérer une grande partie de vos émotions. BO